Chinois en Afrique
La présence des Chinois en Afrique empêche l'arrogance des Occidentaux à l'égard les Africains
Dans une rue animée et fréquentée de Dakar, capitale du Sénégal, on voyait y affluer autrefois des personnalités de la haute société qui avaient fait des études à Paris et qui ont choisi cette rue pour y élire domicile. On remarquait parmi eux des fonctionnaires, des administrateurs d'écoles d'enseignement supérieur ainsi que des officiels d'institutions fonctionnelles des instances supérieures.
Mais aujourd'hui, ce lieu de prédilection est devenu plutôt un endroit où sont concentrés des marchands chinois qui y vendent toutes sortes d'articles : chaussures, produits électroniques, bijoux en plastique, ... etc. Ils ont installé leurs boutiques dans des anciennes villas datant de l'époque du colonialisme.
Les Chinois sont présents non seulement dans les pays africains riches en ressources pétrolières, en réalité ils sont éparpillés à travers toute l'Afrique et la plupart d'entre eux s'adonnent au commerce. Le volume commercial entre la Chine et l'Afrique a triplé au cours des 5 années écoulées depuis 2001.
Les Chinois ne sont en fait pas les premiers à aller en Afrique pour chercher le trésor et pour s'enrichir. Dans le passé, nombreux sont les pionniers et les colons des autres continents qui viennent s'y installer. Tout d'abord c'étaient des Arabes, puis c'étaient des Européens, qui attirés par les richesses naturelles de ce continent non défriché, ont construit leur empire en pillant et en s'appropriant des biens d'autrui.
Au cours des époques où les contacts entre la monde et l'Afrique étaient discontinus, la plupart des pays africains fournissaient les matières premières de grande valeur aux pays développés et riches et en même temps leurs marchés étaient ouverts aux articles à bas prix exportés par ces derniers.
Mais l'arrivée des Chinois a ouvert de nouvelles perspectives au monde africain : Etablissement de relations commerciales directes basées sur l'égalité, les avantages mutuels et la non ingérence dans les affaires politiques intérieures d'autrui.
L'histoire contemporaine de la Chine fascine et captive les populations des régions situées au sud du Sahara. Au cours des deux décennies passées, la Chine a réussi à développer rapidement son économie, ce qui a permis à des dizaines de millions de Chinois de sortir de la pauvreté et de s'enrichir, et à elle-même de devenir une entité économique du monde qui croisse à une vitesse vertigineuse.
La venue de Chinois au Nigéria, en Angola et dans d'autres pays riches en ressources naturelles a sa signification. Mais la présence d'un nombre croissant de Chinois dans des pays africains pauvres et arriérés revêt une importance considérable et profonde. Au Sierra Leone, des sociétés chinoises construisent des routes et rénovent des hôtels ; Au Mozambique, des entreprises chinoises investissent dans les secteurs de traitement des graines de soja et de l'élevage de crevettes ; Au Sénégal, des sociétés chinoises de construction réalisent des routes, des ponts et des ouvrages hydrauliques, alors que des sociétés privées chinoises y introduisent des produits chinois bon marché, ouvrent des restaurants et des cliniques de la médecine chinoise.
La semaine dernière, lors du congrès de la Ligue africaine, la présence d'une délégation chinoise a éclipsé celle des délégations française, britannique et américaine.
A une certaine période qui a suivi l'indépendance des pays africains, la vogue dans la plupart d'entre eux c'est de développer rapidement leur industrie. Mais les fait ont démontré que les essais effectués par ces pays sont trop coûteux et que la gestion était mauvaise. Puis après l'écroulement et l'éclatement de l'Union soviétique, nombreux étaient les pays africains qui avaient adopté le consensus général de Washington.
Mais la réalité prouve aux Africains que seule la réforme économique peut les aider à se débarrasser de la pauvreté et à améliorer leur niveau de vie. C'est pourquoi nombreux sont-ils à se libérer du culte qu'ils vouaient aux pays occidentaux. Un spécialiste sénégalais en matière de sylviculture qui travaille à un projet d'exploitation de l'ONU a déclaré : « La porte vers l'Occident est fermée pour nous. Même si nous utilisons leurs programmes, ce sera toujours leurs intérêts qui comptent. »
Duncan Greene, un chercheur britannique d'Oxford Committee for Famine Relief (organisation non gouvernementale vouée à la coopération et à la solidarité internationale sans but lucratif, non confessionnelle et non partisane) a fait remarquer que durant de longues années les pays occidentaux ont essayé de régler les problèmes de l'Afrique en s'appuyant sur une seule modèle idéologique. Quel que soit le rôle que la Chine jouera en définitive, a-t-il ajouté, le plus important c'est qu'elle a introduit en Afrique l'esprit de compétitivité. Et de poursuivre : « Pour les Africains, leur attitude envers l'Occident est en train de changer. Maintenant c'est le moment pour les Occidentaux qui étaient toujours arrogants, insolents et présomptueux envers eux d'abandonner leur grand air. »
Source: le Quotidien du Peuple en ligne
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